[Mini-Dossier] Le Célibat : le piège caché que beaucoup ignorent

Le monde entier célèbre ce 11 novembre la Journée des célibataires. Une célébration née en Chine dans les années 1990 et devenue aujourd’hui un véritable phénomène mondial. À l’origine, cette journée symbolisait la fierté d’être seul. « Le célibat », on en parle habituellement peu, mais il demeure une situation problématique chez les jeunes. Entre liberté et solitude, c’est une condition à la fois critique et inconfortable qui change tout.

La journée du 11 novembre est l’occasion de revendiquer le célibat comme un choix épanouissant. De plus en plus de jeunes, en Afrique comme ailleurs, assument leur autonomie affective et leur désir de se concentrer sur leurs projets personnels avant de s’engager.

Qu’on la prenne comme une fête de la liberté, une excuse pour se faire plaisir ou une opportunité pour faire de bonnes affaires, la Journée des célibataires s’impose comme un symbole d’indépendance moderne, une célébration de soi, sans compromis.

Le célibat est l’état d’une personne en âge d’être mariée, mais qui ne l’est pas. Défini ainsi, il se pose alors la question: à quel âge on peut se dire véritablement célibataire ?

À quel âge devient-on célibataire ?

La question ne trouve pas de réponse uniforme. « On peut dire d’une personne qu’elle est célibataire quand elle est apte à se prendre en charge, autonome, mais non mariée », a confié M. Steven à la rédaction de Togopost.

Pour Madame Akoua, peut se dire célibataire toute personne pleinement majeure. « Une personne qui, à 18 ans, est majeure selon la loi certes, mais ne peut pas encore se dire célibataire. Il faut qu’elle ait au moins 21 ans », dit-elle.

De son côté, Akizou estime que tous ceux qui ne sont pas mariés sont des célibataires : « Du moment où une personne n’est pas mariée, elle est célibataire. Prenons l’exemple d’un adolescent qui n’est pas en couple et qui va se faire établir une carte d’identité ou un autre document officiel : il indiquera qu’il est célibataire. Et cela, peu importe son âge. À partir de cet instant, on peut dire que tant qu’une personne n’est pas mariée, elle est célibataire ; l’âge ne définit pas le célibat », explique-t-il.

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Que procure réellement le célibat ?

Clairement, on comprend que le célibat est une position assez complexe, puisqu’il existe des jeunes visiblement en couple, des compagnons qui partagent tout mais se réclament tout de même célibataires. Tout semble être une situation qui réjouit plus d’un, ou procure un certain plaisir.

C’est en tout cas ce que semble confirmer M. Olivier, qui affirme que « le célibat permet une grande liberté dans la gestion de son temps, de ses décisions et de ses priorités. On peut se concentrer sur ses projets personnels, professionnels, etc. Vivre seul évite les conflits ou tensions liés à la vie à deux ».

Position partagée par Mme Sandra, conseillère matrimoniale, qui va au-delà de la simple liberté souvent évoquée :
« Le célibat offre une véritable liberté, celle de penser à soi, de construire ses projets, de se découvrir en profondeur et sans avoir à faire de compromis. C’est un moment privilégié pour grandir émotionnellement avant de s’engager dans une relation. Tu n’as de compte à rendre à personne puisque tu es libre de sortir, de rentrer, de gérer ton temps et tes priorités comme tu l’entends. Sur le plan sexuel, c’est aussi l’occasion d’explorer ton corps, tes envies et tes limites sans pression. Tu respectes ton propre rythme, sans devoir répondre aux attentes d’un partenaire. Le célibat permet également de réduire les risques d’infections sexuellement transmissibles ou de grossesses non désirées. Et surtout, il évite la confusion émotionnelle qui peut parfois accompagner les relations compliquées », indique-t-elle.

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Quand le célibat engendre des inconvénients

Au-delà de ce mirage, se cache un véritable souci que beaucoup ignorent. Le célibat en soi n’est pas un problème, mais il devient préoccupant quand il dure trop longtemps chez un individu. On parle alors de célibataire endurci.

D’après Mme Sandra, « l’inconvénient du célibat, c’est qu’il peut parfois conduire à une forme de solitude. Ne pas avoir une personne avec qui partager ses joies, ses peines, ses projets ou simplement sa routine quotidienne peut peser sur le moral, surtout dans les moments de vulnérabilité. L’absence de soutien émotionnel stable crée parfois un vide que les relations amicales ou familiales ne comblent pas totalement », explique-t-elle.

Et d’ajouter : « Sur le plan sexuel, certains célibataires peuvent être tentés de multiplier les partenaires pour combler ce manque d’affection ou de contact humain. Cela peut conduire à un body count élevé, ce qui, à long terme, peut avoir des conséquences. D’abord sur le plan physique, avec une exposition plus fréquente aux infections sexuellement transmissibles, et aussi sur le plan social, avec les préjugés de l’entourage. Ce mode de vie peut aussi rendre plus difficile la construction d’une relation durable. À force de vivre dans l’instant, certains finissent par développer une peur de l’engagement ou une méfiance face à la stabilité. Cela crée un déséquilibre entre le besoin de liberté, très valorisé dans le célibat, et le besoin profond d’intimité, d’amour sincère et de connexion humaine. »

Enfin, le célibat prolongé s’accompagne parfois d’une pression sociale. Dans certains contextes culturels, il est mal vu d’être seul passé un certain âge. Cela peut engendrer des sentiments d’infériorité, de doute sur son attractivité ou sur ses capacités à plaire.

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Il est donc clair que le célibat, au-delà de la liberté apparente qu’il offre, cache un véritable souci social, sinon un piège que le temps révèle à celui qui s’y complaît. Mais pour sortir du célibat, faut-il forcément un mariage civil ou traditionnel ? Ou le simple fait de vivre avec un conjoint ou une conjointe, sans formalité, suffit-il pour quitter le célibat ?
La question reste posée.

Stan AZIATO

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