Dans la région des Savanes, au nord du Togo, les femmes rurales luttent chaque jour pour assurer le bien-être de leurs familles. Ces productrices agricoles et commerçantes sont confrontées à un fléau qui affecte directement leurs revenus : le « Djara ».
Le « Djara » est un mot issu de la langue haoussa, également utilisé dans d’autres langues locales comme le Kotokoli ou le kabyè. Il désigne une pratique courante dans laquelle un acheteur demande un surplus gratuit lors de l’achat d’un produit.
Djara, une pratique répandue
Dans cette région, la pratique du « Djara » est monnaie courante. Par exemple, à Yanyane, une localité située sur le tronçon Dapaong-Nioukpourma, dans la commune de Tône 3, cette réalité est flagrante. Le vendredi 3 décembre 2025, l’image d’une commerçante illustre bien la situation : malgré les conditions météorologiques difficiles, ces femmes courageuses, souvent avec un enfant dans le dos, quittent leur foyer pour vendre leurs produits et subvenir aux besoins de leur famille.
Les femmes, piliers de leurs foyers
Ces femmes jouent un rôle crucial dans leurs foyers. En plus d’être ménagères, elles assument parfois le rôle de cheffes de ménage. Elles doivent éduquer, nourrir, soigner et habiller leurs enfants, tout en menant des activités génératrices de revenus (AGR) pour atteindre une certaine autonomie financière.
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Malheureusement, le « Djara » vient grever leurs efforts. Prenons l’exemple d’un tas de carottes vendu à 100 francs : sous la pression de l’acheteur, ce tas est souvent cédé à 50 ou 75 francs. À cela s’ajoute la demande du « Djara » : un surplus de produit offert gratuitement, sous peine de perdre le client. Cette pratique abusive, bien qu’avantageuse pour l’acheteur, crée un manque à gagner pour ces commerçantes, menaçant la pérennité de leurs activités.
Conséquences et appel à la réflexion
Cette situation a des répercussions désastreuses. Ces femmes, qui consacrent une énergie considérable à leurs activités, perçoivent des revenus dérisoires en comparaison de leurs efforts. Pourtant, elles doivent continuer à subvenir aux besoins de leurs familles, tout en faisant face à une pression économique grandissante.
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Il est urgent de repenser cette pratique et de sensibiliser les communautés sur ses effets néfastes. Les femmes entrepreneures des Savanes méritent d’être soutenues dans leurs efforts pour garantir leur autonomie financière et le développement de leurs activités.
Doumone Kasan