Condamnation de 14 personnes pour complot contre la sécurité de l’État au Togo

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Condamnation de 14 personnes pour complot contre la sécurité de l'État au Togo
Condamnation de 14 personnes pour complot contre la sécurité de l'État au Togo

Le lundi 3 février 2025, le tribunal de Lomé a rendu son verdict concernant 14 individus arrêtés en 2018 lors des manifestations organisées par la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14). Accusés de complot contre la sécurité intérieure de l’État, de groupement de malfaiteurs, de troubles aggravés à l’ordre public et de destructions volontaires, ces personnes ont été condamnées à 10 ans de réclusion criminelle. Parmi les condamnés figurent ADAM Latif, DJOBO Boukari et Aziz Goma.

Quatre autres personnes, actuellement en fuite, ont été condamnées par contumace à 20 ans de réclusion criminelle chacune.

Les arrestations remontent à décembre 2018, peu après les élections législatives du 20 décembre. Selon l’avocat général, une enquête avait révélé l’existence d’un groupe d’activistes togolais basés en Europe, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni, qui planifiaient des actions armées visant à empêcher la tenue des élections et à déstabiliser les institutions de la République.

Tsobé for freedom, au cœur des manœuvres

Ce groupe, connu sous le nom de « Tsobé for freedom », aurait organisé des réunions à Hambourg sous la direction d’un certain Affoh, assisté de Nouredine, résidant en Italie. Aziz Goma, un Togolais naturalisé irlandais résidant à Manchester, aurait également participé à ces réunions.

Le plan présumé consistait à recruter des mercenaires pour mener des actions violentes au Togo. Deux individus, dont Alex ATTI, auraient été chargés de ce recrutement, avec la collaboration de Yao Abdoul Razak, alias « vis à vis », responsable de la coordination des opérations. Aziz Goma serait rentré à Lomé en novembre 2018, prétendument pour des activités commerciales, mais en réalité pour repérer des points de passage aux frontières du Ghana, du Bénin et du Burkina Faso, et pour financer la recherche et l’acquisition d’armes.

Deux unités opérationnelles, activées

L’enquête a révélé que le groupe comptait deux unités opérationnelles : l’une composée d’au moins 80 mercenaires venant du Ghana, et l’autre, la branche européenne, dirigée par Aziz Goma. Huit membres de l’unité ghanéenne auraient franchi la frontière et été hébergés à Agoè Zongo avant d’être logés à l’hôtel La Colombe par Aziz Goma. Ils ont été interpellés le 21 décembre 2018.

Malgré les dénégations des accusés, l’analyse des messages extraits de leurs téléphones et d’autres documents a permis de reconstituer le plan de déstabilisation. Ils projetaient notamment l’achat d’armes à feu, désignées par un langage codé, et la fabrication d’engins explosifs pour attaquer des points névralgiques du Togo.

Les accusés ont été inculpés le 31 décembre 2018 et placés sous mandat de dépôt. Quatre autres personnes, toujours recherchées, ont fait l’objet de mandats d’arrêt. Au total, 20 personnes ont été inculpées, dont deux ont été libérées par la suite.

Tout au long du procès, les accusés ont nié les faits qui leur étaient reprochés, affirmant pour certains être revenus au Togo uniquement pour participer aux marches des 19, 20 et 21 décembre 2018. Néanmoins, le jury les a reconnus coupables et les a condamnés à des peines de réclusion criminelle.

 

Tchimbiandja Yendoukoa dit au-revoir

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