Dans un contexte où le Togo fait de l’agriculture un levier stratégique pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, un acteur reste pourtant peu visible, mais ô combien crucial : le conseiller agricole. Interface entre les producteurs et les politiques publiques, il accompagne, oriente, forme, et alerte. Sur le terrain, ce technicien de l’ombre est quotidiennement au cœur de la transformation du monde rural.
Le quotidien d’un homme de terrain
Bodjona Afeitom Awata Rodrigue, Conseiller agricole dans la région des Savanes, œuvre depuis plusieurs mois auprès des exploitants agricoles. Son rôle ? « C’est de suivre les producteurs, les aider à adopter les bonnes pratiques agricoles, assurer le suivi technique, et faire remonter leurs besoins aux autorités », confie-t-il.

Chaque jour, il sillonne les champs, organise des démonstrations à travers les Champs Écoles Paysans (CEP) et les Unités de Démonstration (UD) aux moments propices. Il anime aussi des campagnes de sensibilisation sur l’utilisation raisonnée des intrants ou encore la rotation des cultures.
Le conseiller agricole, un lien vital entre l’État et les paysans
Le conseiller agricole est souvent le premier relais des politiques publiques auprès des producteurs agricoles. Il traduit les directives techniques en actions concrètes sur le terrain, tout en remontant les réalités vécues par les agriculteurs aux décideurs. Il est également sollicité pour la mise en œuvre des projets agricoles, la distribution des intrants ou l’accompagnement à l’accès au financement.
Un véritable rôle stratégique pour la sécurité alimentaire
Dans les zones vulnérables ou fortement dépendantes de l’agriculture de subsistance, l’action du conseiller agricole est capitale.
« Nous contribuons à améliorer les rendements, à prévenir les maladies des plantes, à encourager la diversification des cultures… Tout cela renforce la résilience alimentaire des ménages », explique un autre conseiller agricole.
Avec les défis liés au changement climatique, son rôle devient encore plus stratégique : alerter sur les aléas et promouvoir les variétés résistantes.

Des défis persistants
Bien que leur rôle soit crucial, les conseillers agricoles font face à plusieurs défis, notamment leur nombre insuffisant, le manque de moyens logistiques adaptés et une couverture limitée du territoire. Conscient de cette réalité, le ministère de l’Agriculture a procédé au recrutement de 300 techniciens agricoles dans le cadre du projet d’appui au mécanisme incitatif de financement agricole ( Promifa ). Une initiative qui vise à renforcer l’accompagnement des producteurs, dans une dynamique d’amélioration durable des rendements agricoles.
Pour être plus efficaces, les conseillers agricoles ont besoin de plus d’équipements de travail, de formations continues et d’une meilleure coordination entre les structures d’appui.
« Au début de ma mission, je ne disposais d’aucun moyen de déplacement. Grâce au ministère de l’Agriculture, j’ai pu en obtenir un à travers l’ICAT, ce qui me permet aujourd’hui de mieux remplir mon cahier de charges. Un moyen de déplacement est essentiel pour un conseiller agricole. Il lui permet d’être plus proche des producteurs, de mieux les accompagner, et ainsi de contribuer à l’optimisation de la production et à l’augmentation des rendements. », déclare Kossoungou Yendouboame, conseiller agricole du canton de Namoundjoga.
Dans la quête d’une agriculture moderne, durable et performante, le Togo gagne en faisant du conseiller agricole un pilier central de sa stratégie. Car sans son expertise sur le terrain, la sécurité alimentaire risque de rester un idéal lointain. Mais avec lui, c’est tout l’espoir d’un avenir agricole solide qui prend racine.
DOUMONE Kasan
Le CHR Lomé-Commune se dote d’un scanner de dernière génération











