L’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a été inhumé dans son village natal d’Akato Avoémé. Autorités, proches et anonymes ont rendu hommage à un parcours marqué par le courage, le devoir et trente années d’exil.
Rappelé à Dieu le 18 janvier 2025, Kokouvi Massémé, ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a été conduit samedi dans sa dernière demeure à Akato Avoémé. Une foule nombreuse composée d’autorités politiques, civiles, traditionnelles, de militants et de proches s’est recueillie pour célébrer la mémoire d’un homme dont la vie épouse les combats et les espoirs du Togo contemporain.
Seul garçon d’une fratrie de six enfants, Kokouvi Massémé s’illustra très tôt par sa rigueur et son sens des responsabilités. Fonctionnaire à la direction de la Culture dès 1977, il gravit pas à pas les échelons de l’administration publique avant d’être nommé préfet de Sokodé en 1990. L’année suivante, dans le climat tendu de la transition démocratique, il accepta de porter le portefeuille redouté de l’Intérieur et de la Sécurité au sein du gouvernement de transition de Joseph Kokou Koffigoh. Un choix qui traduisait courage et devoir, à une époque charnière où peu osaient relever ce défi.
Mais après l’attaque de la Primature, l’homme politique dut s’exiler. Trente années d’absence, vécues loin de son terroir, sans jamais renoncer à ses convictions ni à son combat pour un Togo démocratique. Militant de l’Union togolaise pour la démocratie (UTD), il fut parmi les premiers à impulser des regroupements associatifs à l’université, ouvrant la voie à une société civile plus consciente et engagée.
Une cérémonie d’hommages solennels à Kokouvi Massèmè
La cérémonie d’inhumation a donné lieu à des témoignages empreints d’émotion. Le représentant du ministre de l’Administration territoriale, le colonel Bélei, a rappelé « un grand homme politique qui a assumé une lourde responsabilité à un moment critique de l’histoire nationale ». Jean Kissi, ancien député et compagnon de lutte, a salué « un homme qui n’avait peur de rien. Accepter le ministère de l’Intérieur au lendemain de la Conférence nationale souveraine, c’était un acte de bravoure ».
Pour Renaissance Action pour le Développement du Grand Lomé, qu’il a longtemps porté, Kokouvi Massémé restera « une figure d’autorité, pleine d’idées et de bravoure, dont la mémoire ne s’effacera pas ».
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Au terme de ce dernier adieu, demeure le souvenir d’un homme de devoir, façonné par l’épreuve, fidèle à ses idées et à son pays malgré l’exil. Sa vie incarne le destin d’une génération de leaders togolais, partagée entre l’ivresse des espoirs démocratiques, la rudesse des luttes politiques et les blessures de l’exil.
Kokouvi Massémé laisse à la postérité l’image d’un serviteur courageux, convaincu que la vérité et le devoir finissent toujours par survivre aux épreuves.
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