Trop souvent dispersées, les jeunes passionnés de technologie trouvent enfin un cadre structuré. Il s’agit du R&D Lab, une initiative portée par Data 7 Afrique et Sigma Corporation Afrique. À travers la pratique, l’expérimentation et l’innovation, ce laboratoire lancé au Togo trace déjà de nouvelles perspectives, en misant sur deux piliers stratégiques : l’intelligence artificielle et la cybersécurité, pour façonner les solutions de demain, conçues par et pour les Africains.
Le Laboratoire de Recherche et Développement (R&D Lab) n’est pas né par hasard. Il s’inscrit dans une époque marquée par une révolution numérique mondiale, où l’intelligence artificielle transforment tout. L’Afrique, au cœur de cette mutation, fait face à une double réalité : d’un côté, une jeunesse à la quête de compétences technologiques ; de l’autre, des institutions et entreprises qui réclament des solutions numériques adaptées à leurs contextes locaux – qu’il s’agisse de santé, d’éducation, de finance ou encore de gouvernance.
Lancé le 19 mai 2025, le R&D Lab répond à un signal fort, celui de l’explosion de l’intelligence artificielle générative. À l’instar de l’Estonie ou de la Finlande, qui ont pris de l’avance grâce à un investissement précoce dans le numérique, l’Afrique reste écartelée entre subir la révolution technologique ou en devenir un acteur incontournable.
Le R&D Lab : un atelier vivant, pas une salle de cours
À la différence des programmes académiques traditionnels, le R&D Lab repose sur la pratique intensive. Trois mois d’expérimentation structurés comme un bootcamp, où chaque semaine est consacrée à des ateliers pratiques, à des tests de prototypes et à des présentations collectives. Ici, on apprend en faisant.
Pour Boris Tenyoh, Responsable Digital de Sigma Corporation Afrique, « Le R&D Lab n’est pas une salle de cours, mais un atelier vivant d’innovation. Chaque semaine, les jeunes travaillent sur des prototypes concrets qu’ils présentent aux mentors. L’erreur est permise, elle fait partie intégrante du processus d’apprentissage. »
Cet apprentissage par l’essai-erreur s’inspire de modèles internationaux. Mais la différence majeure réside dans l’ancrage africain du R&D Lab : les projets doivent répondre à des besoins locaux, qu’il s’agisse d’un outil numérique de gestion, d’une IA intégrant les langues locales ou d’un système de cybersécurité pour les entreprises.
L’originalité du projet tient également à son choix de deux thématiques prioritaires : l’intelligence artificielle et la cybersécurité. Pour Rochambau Witta, chef de projet R&D Lab chez Data 7 Afrique, « Plus on développe des solutions basées sur l’IA, plus elles deviennent des cibles pour les cybercriminels. C’est pourquoi nous avons voulu articuler ces deux domaines ensemble : l’IA améliore la détection des menaces, et la cybersécurité protège l’IA pour qu’elle reste fiable. »
Le Laboratoire veut ainsi former une génération capable de concevoir des solutions intégrées, où IA et cybersécurité avancent main dans la main. Une approche encore rare sur le continent, mais indispensable pour éviter de dépendre uniquement des géants technologiques étrangers.
Sigma Corporation, catalyseur d’écosystème
Actrice reconnue dans la communication et l’accompagnement stratégique sur le continent, Sigma Corporation Afrique a franchi un nouveau cap en soutenant activement l’innovation technologique.
Comme l’explique Boris Tenyoh, « Sigma joue un rôle de catalyseur. Notre ambition est de contribuer à donner aux jeunes les moyens de devenir des acteurs clés des enjeux numériques actuels. Cette collaboration, loin d’être une première, s’inscrit dans notre vision sociale : offrir des opportunités concrètes à la jeunesse togolaise et, à terme, étendre ce modèle à d’autres pays africains. »
Un autre pilier du Lab, ce sont les mentors. Issus de Data 7 Afrique, ils ne donnent pas des cours classiques, mais accompagnent, corrigent et transmettent leur expérience. Pour Rochambau Witta, « Nous avons vu des équipes transformer une idée mal ficelée en prototype fonctionnel en seulement deux semaines, grâce à un accompagnement étroit. C’est la preuve que la méthode fonctionne. »
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Cette pédagogie de proximité distingue le Lab des formations traditionnelles. Elle s’appuie sur l’expérience de professionnels confirmés pour donner aux jeunes des réflexes concrets et les aider à structurer leurs projets.
Alors que son premier cycle s’achève, Sigma Corporation, présente dans plusieurs pays africains, veut capitaliser sur cette expérience pour bâtir une véritable plateforme régionale d’innovation et générer des solutions numériques africaines. Car sans cette dynamique, le continent resterait dépendant de modèles importés au lieu d’imposer ses propres réponses.
Data 7 Afrique : Appel à candidature lancé pour la 1e édition de R&D Lab
