Le Togo reçoit cette semaine une assistance précieuse de la part des experts de SEACOP V. Ceci dans le cadre d’un projet visant à lutter contre le commerce maritime illicite et les réseaux criminels qui lui sont associés.
Cette initiative vise à respecter les droits de l’homme tout en combattant ce fléau. Fléau qui a des conséquences dévastatrices sur le développement social, économique et la santé publique.
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Source majeure de financement du terrorisme
Le trafic de marchandises illicites, notamment celui de drogues, est un problème mondial qui a un impact dévastateur. Organisé par des groupes criminels transnationaux opérant sur différents continents et impliqués dans diverses activités criminelles telles que les enlèvements et le blanchiment d’argent, ce trafic représente une source majeure de financement du terrorisme. Il contribue ainsi à la déstabilisation de la paix et de la stabilité à l’échelle mondiale. En raison de sa nature évolutive, il est extrêmement difficile à éradiquer.
L’Atlantique est l’une des principales routes empruntées par les flux illicites, s’étendant de l’Amérique latine à l’Europe en passant par les Caraïbes et l’Afrique de l’Ouest. Face à la flexibilité du trafic maritime transatlantique et à l’adaptation constante des méthodes utilisées par les réseaux criminels, il est essentiel de cibler ces itinéraires de manière cohérente et simultanée.
Il faut également anticiper les effets de déplacement des zones ciblées, en tenant compte des environnements criminels complexes et des points de convergence criminels présents dans toutes les régions du monde.
Conséquences néfastes pour le Togo
Le Togo, en tant que pays situé le long de ces itinéraires de trafic illicite, subit souvent les conséquences néfastes de ce phénomène. Le trafic illicite favorise la violence, la corruption, sapant la bonne gouvernance, la sécurité nationale et la prospérité économique. De plus, il engendre des problèmes de santé publique et cause d’importants dommages environnementaux.
En 2019, la Commission européenne, par le biais de sa direction générale de la coopération internationale et du développement, a lancé le Programme des flux illicites globaux de l’Union européenne (GIFP). Ce programme-cadre vise à soutenir la lutte contre la criminalité organisée sur les routes illicites transrégionales, qu’il s’agisse de stupéfiants, de précurseurs chimiques, de trafic d’armes, de criminalité liée aux espèces sauvages ou de flux financiers illicites.
Soutenir la lutte contre le trafic maritime illicite
Dans le cadre de ce programme, SEACOP V travaille en étroite collaboration avec les autorités d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’avec les agences de l’UE chargées de lutter contre la criminalité transnationale et d’assurer la sécurité des frontières.
L’objectif global de SEACOP V est de soutenir la lutte contre le trafic maritime illicite et les réseaux criminels associés, tout en respectant les droits de l’homme dans les pays et régions ciblés. L’objectif est de réduire les impacts négatifs de ces activités sur la sécurité, la santé publique et le développement socio-économique.
Le projet SEACOP V, qui constitue la cinquième phase du Projet de coopération portuaire, bénéficie du soutien de la France via Expertise France. Son objectif est d’aider principalement les pays d’Afrique de l’Ouest à lutter collectivement contre le commerce maritime illicite et les réseaux criminels qui y sont associés.
« Lomé est un important point d’arrivée du trafic maritime, mais parmi les marchandises transportées, certaines sont illicites. Il est donc essentiel de détecter à l’avance quels navires transportent ce type de marchandises grâce à un partage d’informations », explique Dominique Bucas, coordonnateur du projet SEACOP V à Lomé.
Steven Wilson