Le Centre polyvalent de Tami, dans la commune de Tône 3, a accueilli ce lundi 22 décembre 2025 le lancement officiel du projet « Maraîchage écologique, intensif et commercial dans la région des Savanes (MEIC-RS) », une initiative portée par l’ONG Réseau Action Développement (RAD) en partenariat avec l’Association Bénévoles Sans Frontières (ASBESAF).
Ce projet structuré en consortium ouvert aux organisations nationales et internationales, vise à appuyer les efforts du gouvernement en matière de développement agricole durable. Pour cette phase pilote, il couvrira trois communes réparties dans les préfectures de Tône, Tandjouaré et Oti Sud.
L’objectif principal est clair : transformer les pratiques maraîchères traditionnelles en de véritables entreprises agricoles formelles, viables, durables et créatrices d’emplois, en particulier pour les jeunes en quête d’insertion professionnelle. Le projet entend aussi positionner la région comme un pôle de production de légumes bio, compétitifs sur le marché local et sous-régional.

« Le projet MEIC-RS vise, dans un horizon de cinq ans, à permettre à chaque commune de disposer de 20 entreprises maraîchères formelles, viables, chacune exploitant une superficie d’au moins deux hectares, dotée d’équipements modernes et d’un système d’irrigation automatique », a déclaré Yalipadougou Yempabe. En substance il a rappelé que le projet s’inscrit dans le cadre du programme éducation professionnelle et bien être des entrepreneurs ruraux, un programme quinquennal qui définit la feuille de route 2025-2030 du Réseau Action Développement.
En pratique, MEIC-RS prévoit de former 200 maraîchers sur trois ans. Les bénéficiaires seront renforcés en éducation financière, gestion d’entreprise, techniques de production, marketing et force de vente. L’introduction de systèmes d’irrigation modernes adaptés aux réalités locales marquera une étape cruciale dans le passage à une agriculture maraîchère de type entrepreneurial.
« Le ministère tient à rassurer les promoteurs et les bénéficiaires qu’ils ne sont pas seuls. Nos institutions techniques, notamment l’ICAT et l’ITRA, sont présentes sur le terrain et disponibles pour vous accompagner », a rassuré Palanga Sylvain, représentant du ministère de l’Agriculture.
Il a rappelé que plusieurs mécanismes nationaux d’inclusion financière, tels que l’Agence de Transformation Agricole (ATA), le Fonds d’Appui aux Initiatives Économiques des Jeunes (FAIEJ), l’Agence Nationale de Promotion et de Garantie de Financement des PME/PMI (ANPGF), le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) et le Mécanisme Incitatif de Financement Agricole (MIFA), sont déjà opérationnels dans la région des Savanes, et peuvent contribuer à améliorer les chaînes de valeur agricoles.

Pour le représentant du préfet de Tône, Kombaté Sanwogou Soukipièba, le projet MEIC-RS s’inscrit pleinement dans la vision du gouvernement togolais, qui met l’accent sur la modernisation du secteur agricole, la promotion de l’entrepreneuriat rural, la sécurité alimentaire et la résilience face aux changements climatiques.
Dans un contexte de crise sécuritaire, « le maraîchage constitue un outil social de création de revenus et d’emplois au bénéfice des jeunes et des femmes », a-t-il souligné.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique de valorisation du potentiel agricole de la région des Savanes et pourrait, à terme, en faire un modèle national de développement maraîcher intégré.
DOUMONE Kasan
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