La scène est prête, les danseuses s’apprêtent à fouler le sol avec grâce et passion. La deuxième édition de la compétition de danses traditionnelles Bobobo est sur le point de débuter. Cette annonce a été faite lors d’une conférence tenue le samedi 17 juin à Kpalimé, sous le thème captivant de « Femme, développement socio-culturel local : la sensibilisation et la conscientisation par Bobobo ».
Organisée par l’Observatoire Panafricain du Leadership Féminin (OPALEF) et le Cercle d’Initiatives Citoyennes pour le Challenge et le Changement en Afrique (CICCA), en collaboration avec des associations locales, cette compétition vise à promouvoir la culture à travers la danse traditionnelle. Considérée comme un outil puissant de cohésion sociale, cette danse unique en son genre est un mélange de rythmes traditionnels du Togo et de sonorités brésiliennes.
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Des zones en compétition pour un spectacle grandiose
Pour cette édition 2023, la compétition a pris de l’ampleur. Au lieu de 10 groupes présents lors de la dernière édition, nous aurons le plaisir de découvrir 32 groupes venus s’affronter. Ils seront répartis en quatre zones, avec huit groupes par zone. Les éliminatoires débuteront en juillet dans la zone de Kouma (Kouma-Konda et Agomé-Kpodji), où les huit groupes se disputeront la qualification.
Chaque poule désignera ensuite deux groupes après les prestations. Le même processus se déroulera dans la préfecture de Kpélé (à Adéta et Kpélé Elé) durant le premier week-end du mois d’août, dans la préfecture de Kloto (Tové et Kpalimé) le troisième week-end du mois d’août, et enfin dans la préfecture d’Agou (Avétonou et Agou Gadzépé) le troisième week-end du mois de septembre.
Une fois les éliminatoires terminées, 16 groupes seront sélectionnés et répartis en quatre poules de quatre. Ils s’affronteront en septembre et octobre dans les quatre zones (Kpodzi, Kpélé-Atime, Agou-Gadzépé et Kpalimé). Les quarts de finale se dérouleront fin octobre à Kpalimé et Gadzépé, suivis des demi-finales. Enfin, la grande finale aura lieu en novembre à Kpalimé sur la place 30 août et au stade de Gomido pour l’apothéose tant attendue.
Pour informer au mieux le public des préfectures concernées par cette compétition, une caravane a parcouru les localités de Kpélé, Kloto et Agou. Son parcours s’est terminé à la place du 30 août, où elle a été chaleureusement accueillie par les autorités et le comité de pilotage de cette 2ème édition.
Musique Bobobo et rôle de la femme dans la société
Avant le lancement officiel de la compétition, le public a eu droit à une présentation détaillée de la musique Bobobo. Son origine, les instruments utilisés et leur nom en Ewé, ainsi que les spécificités de cette danse exécutée par les femmes en sens inverse des aiguilles d’une montre, ont été expliqués en détail. L’accent a également été mis sur le rôle crucial de la femme dans le développement culturel, familial et social, ainsi que sur les dérives vestimentaires qui diluent l’authenticité au profit de tendances européennes.
Monkli Kokou, directeur régional des Arts et de la Culture, a souligné l’importance de cette compétition en tant qu’espace de rencontres, de création et de promotion artistique et culturelle. Il a également souligné son impact économique et touristique, ainsi que son rôle dans les discussions sur la coopération transfrontalière, la réconciliation et la paix.
Me Attoh-Mensah Koffi Sylvain, président du comité de pilotage de la compétition, a souligné le rôle essentiel de la danse comme moyen de valoriser la culture et de favoriser le développement. Il a rappelé que danser n’est pas seulement un loisir, mais aussi un sport aux multiples bienfaits pour le corps et l’esprit. La danse permet de se connecter à ses émotions, de réduire l’anxiété, de stimuler l’acuité mentale, de renforcer la mémoire et la concentration, de tisser de nouveaux liens et d’améliorer l’estime de soi.
L’événement a bénéficié de la présence du préfet de Kloto, Assan Koku Bertin, de personnalités du monde de la culture, des sponsors et des représentants des maires et des localités concernées.