A Lomé, la capitale togolaise, le Tribunal Militaire retient son souffle. L’écho de l’assassinat du Colonel Madjoulba, survenu au lendemain de la prestation de serment du Chef de l’État Faure Gnassingbé en Mai 2020, résonne dans les prétoires.
Trois jours de procès intense, marqués par le défilé des accusés de haut rang, dont le Commandant Akila-Esso Kpatcha Atèkpè et le Lieutenant Colonel Kouma Agbonkou. Tous nient farouchement les faits qui leur sont reprochés.
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Le réquisitoire des accusés
Les accusés, tous des officiers supérieurs, ont rcomparu ce mercredi 25 octobre devant le tribunal. Parmi eux, le commandant Akila-Esso Kpatcha Atèkpè, à la tête de l’unité de la sécurité militaire, est poursuivi pour avoir orchestré une enquête parallèle.
Confronté à la question déterminante du procureur – « Reconnaissez-vous avoir écouté le Lieutenant Madjoulba, fils de la victime chez lui ? ». Selon lui, il a agi sur ordre de ses supérieurs hiérarchiques, principalement sous les instructions du ministre de la Sécurité de l’époque, Gal Yark. « Des ordres que j’ai reçus, aucun n’est manifestement pas illégal pour refuser d’obéir », a-t-il ajouté.
Le lieutenant-colonel Kouma Agbonkou, commandant en second du premier bataillon d’intervention rapide, se trouve également sur le banc des accusés. Interrogé sur son absence lors de la nuit fatidique, il explique sobrement qu’ils étaient en alerte, mais que l’alerte a été levée après la cérémonie de prestation de serment. Une décision, selon lui, qui l’a conduit à rentrer chez lui, sans pouvoir imaginer un instant que son supérieur puisse dormir sans son arme.
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« Vous avez l’habitude de faire des rondes sur les positions, pourquoi ne l’avez-vous pas organisé dans la nuit du 3 au 4 mai ? », interroge le juge. « Nous étions en alerte depuis la veille, quand l’alerte a été levée après la fin de la cérémonie de prestation serment, je suis rentré chez moi », explique Kouma Agbonkou. « Et pensez-vous que votre chef peut dormir sans son arme ? », lui demande le procureur. « C’est inconcevable », a-t-il répondu.
Les zones d’ombre et des questions en suspens
Ce drame soulève des questions profondes. Pourquoi les hauts gradés ont-ils agi ainsi ? Quels étaient les ordres réels derrière leurs actions ? Alors que le général de division Abalo Félix Kadhanga, ancien Chef d’État-major des FAT, s’apprête à être entendu ce jeudi 26 Octobre 2023, les regards du public et de la justice sont rivés sur lui.
Quelles vérités émergeront de son témoignage ? Un témoignage qui pourrait éclairer les zones d’ombre de cette affaire, révélant les dessous d’un drame qui a secoué le pays.
Avec RFI
