Kouroubi est la fête traditionnelle de la jeune fille en pays Anufo à Mango. Elle est célébrée trois jours avant la fin du Ramadan. L’apothéose de l’Édition 2025 a eu lieu le jeudi, 27 mars dans la simplicité à cause de la crise sécuritaire émaillée d’attaques terroristes dans la région des savanes.
Avant de commencer la réflexion sur l’avenir de cette fête ANUFO, nous tenons sincèrement à féliciter le Roi des Anufo, le vénéré Zakar NAMBIEMA, pour ses investigations auprès de l’autorité politique pour l’organisation et la réussite de KOUROUBI Edition 2025, malgré les mesures sécuritaires très strictes, particulièrement, dans l’ensemble de la région des savanes.
KOUROUBI, aujourd’hui, est confrontée à plusieurs dilemmes. Contrairement aux autres fêtes traditionnelles de la région qui mobilisent les cadres, les hommes politiques et les médias, Kouroubi bénéficie de très peu d’attention de ses propres filles et fils.
Et pourtant, Kouroubi est la seule fête Anufo qui ne contient aucune connotation clanique. Tous les clans qui constituent l’ethnie Anufo fêtent Kouroubi
Ce caractère ‘’ rassembleur ‘’ suffit largement pour que le peuple Anufo prête une attention toute particulière à l’événement qui célèbre dans toute sa splendeur l’unité légendaire qui fait la force, la puissance, des guerriers de la savane.
Kouroubi véhicule des vertus, entre autres, l’intégrité de la jeune fille jusqu’au mariage. Nous rappelons, qu’autrefois, Kouroubi est réservée aux filles vierges. Même si cette vertu est de plus en plus difficile à sauvegarder de nos jours, les autorités peuvent saisir l’occasion pour faire la promotion de la jeune fille vierge, par exemple.
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Au moment où l’individualisme est encouragé dans ce monde égoïste, Kouroubi permet à la jeune de connaitre les membres de sa famille. Nous avons suivi des groupes de filles qui s’arrêtent dans des concessions pour chanter et danser avant de continuer leur périple à travers la ville de Mango.
Malheureusement, Kouroubi, l’unique événement unificateur du peuple Anufo, est en voie de disparition
Beaucoup de jeunes filles sont privées de la participation à la fête Kouroubi à cause de l’école. La journée n’étant pas fériée, certaines élèves étaient même en pleine composition au moment où d’autres, plus intrépides, ont bravé les punitions pour prendre part à la fête.
« J’ai économisé pendant toute l’année pour m’acheter de beaux vêtements, juste pour me valoriser à cette seule occasion. J’ai choisi de manquer les cours pour cette unique journée. Je vais recevoir sûrement une punition. Mais ce n’est pas grave ! », nous dit mademoiselle N’GUISSAN Afoué.
La volonté donc de pérenniser Kouroubi se heurte à la triste et intolérable réalité de la vie moderne.
Que doit faire le peuple Anufo ? Que doit faire l’Etat pour aider à sauvegarder Kouroubi ? Que doivent faire les cadres, les hommes politiques, les femmes, pour pérenniser cette politique traditionnelle de la promotion de la jeune fille Anufo ?
Nassoma N’DJAMBARA
