L’ancien ministre de la Défense Kpatcha Gnassingbé, demi-frère du président togolais Faure Gnassingbé, a été autorisé à quitter son lieu de détention à Lomé. En effet suite à plusieurs années de demande de ses défenseurs, il a été autorisé à se rendre au Gabon pour des raisons médicales.
Les sources au sein de son entourage et des institutions togolaises ont confirmé son départ pour Libreville, en compagnie de son épouse, le jeudi 23 mars. L’association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO) a salué dans un communiqué la décision du chef de l’Etat.
Une élargissement des négociations à toutes les autres victimes souhaitée par l’ASVITTO
Kpatcha Gnassingbé souffre d’importants problèmes de circulation au niveau des jambes en raison de sa longue incarcération. Son état de santé nécessitait une opération chirurgicale afin d’éviter une amputation. Malgré les efforts d’un spécialiste venu d’Israël, son médecin personnel a récemment demandé son évacuation vers la Tunisie.
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Bien que l’ASVITTO a salué la décision d’autoriser Kpatcha Gnassingbé à quitter le pays pour des raisons médicales, l’association a souhaité que cette décision soit élargie aux deux autres condamnés toujours détenus. En effet, le chef d’escadron Abi Atti et le capitaine Kokou Tchaa Dontema sont toujours respectivement détenus aux prisons civiles d’Atakpamé et de Sokodé.
« Nous invitons le chef de l’État à élargir la table des négociations qui est restée jusque-là familiale, à toutes les autres victimes pour permettre de fermer pour de bon ce dossier qui n’a que trop duré« , a affirmé le président de l’association à RFI.
Condamné pour atteinte à la sûreté de l’Etat
Kpatcha Gnassingbé avait été arrêté en 2009 avec une trentaine de personnes et a été condamné à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État en 2011. Il a été accusé de complot contre son frère, bien qu’il ait toujours nié les faits.
En 2013, la Cour de Justice de la Cédéao a jugé sa détention arbitraire, une opinion partagée l’année suivante par le groupe de travail de l’ONU sur le sujet.
Ymir D.