Reconnaissance de l’Homosexualité : la France force la main à l’État Togolais

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Reconnaissance de l’Homosexualité : la France force la main à l’État Togolais

Les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et transgenres (LGBT+) togolaises peuvent désormais obtenir le statut de réfugié en France. Ainsi en a décidé la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) de France. Le 17 juillet, la CNDA a examiné le cas d’un Togolais ayant fui son pays en raison de son orientation sexuelle.

En clair, la décision de la CNDA bénéficiera à tout Togolais, reconnu comme appartenant au groupe social LGBT+, qui demanderait la protection de la France. Cette décision fait suite à l’examen du cas d’un Togolais ayant fui son pays en raison de son orientation sexuelle. La CNDA lui accorde donc le statut de réfugié en France ainsi qu’à toute la communauté LGBT+ au Togo.

Au Togo, les actes homosexuels sont criminalisés par le code pénal en son article 192 et 193. Ils sont punis de trois ans de prison et d’une forte amende. Les personnes LGBT+ ne sont donc pas reconnues. Les autorités togolaises ont réitéré cette position maintes fois, malgré l’appartenance du pays au Commonwealth qui cautionne la pratique.

« L’homosexualité n’est pas un droit de l’homme, ce qui est un droit de l’homme, c’est le droit à la vie sexuelle. Le code des personnes et de la famille définit le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. Ensuite, le code pénal incrimine tous les actes contre-nature entre des personnes de même sexe », avait indiqué le 28 décembre 2020 Christian Trimua, ministre en charge des Droits de l’homme de l’époque.

La décision de la CNDA émeut les Togolais

L’annonce suscite des réactions, surtout au Togo, où plusieurs personnes apprécient la décision. L’émotion s’empare de la population togolaise, en particulier de la communauté LGBT+, qui voit en cette décision une délivrance.

Reconnaissance de l’Homosexualité : la France force la main à l’État Togolais

« Pour une fois, on prend une décision en notre faveur. Nous n’avons pas droit d’existence au Togo, donc nous vivons en cachette avec notre orientation. Si la France veut nous accorder le statut de réfugié sur son territoire, je pense que c’est la plus glorieuse des décisions qui nous soit arrivée. C’est une délivrance en fait », a confié une personne membre de la minorité sexuelle sous l’anonymat.

Une belle occasion d’immigration

La décision de la CNDA de permettre aux Togolais LGBT+ de trouver refuge en France est aussi appréciée par d’autres Togolais qui y voient une belle occasion de quitter le Togo. Pour certains, aller en France ne sera plus trop compliqué. Il suffira de simuler une orientation LGBT+ et de prouver une persécution en raison de cette orientation pour pouvoir se réfugier en France.

Le cas du jeune Joël, diplômé en stage dans une institution étatique à Lomé, illustre cette opportunité : « Je pense que c’est l’occasion plus que jamais pour les Togolais d’aller en France. Avoir une orientation LGBT+ ne se voit pas sur le visage de quelqu’un, donc je pense qu’on peut simuler cette orientation et prouver qu’on est persécuté au pays pour obtenir ce statut en France », a-t-il confié à Togopost.

Idem pour M. Francis, enseignant dans un lycée, qui affirme : « Cette fois-ci, c’est nous tous qui serons LGBT+. Si c’est la condition pour quitter le pays et aller en France, nous ferons tous semblant d’être homosexuels pour bénéficier de cette belle occasion qu’offre la France. »

Reconnaissance de l’Homosexualité : la France force la main à l’État Togolais
Rear view of a man walking with a rainbow flag during LGBT parade
Reconnaissance de l’Homosexualité : la France force la main à l’État Togolais
Rear view of a man walking with a rainbow flag during LGBT parade

Reconnaissance des LGBT+, la France force la main au Togo

La décision d’accorder le statut de réfugié aux personnes LGBT+ originaires du Togo est pour certaines personnes une forme de pression exercée par la France sur l’État togolais pour une reconnaissance légale de cette communauté.

« Le fait que la France décide d’accepter les LGBT+ togolais sur son territoire constitue une pression sur l’État togolais, parce que tôt ou tard, dans les relations diplomatiques ou le partenariat entre les deux pays, la France finira par exiger du Togo une reconnaissance légale de cette communauté pour faciliter les financements », déclare M. Angelo, un analyste politique togolais.

Pour Monsieur Winner, un admirateur interrogé à Lomé, la France, à travers cette décision de la CNDA, « veut tout simplement avoir des preuves de violations des droits des personnes LGBT+ au Togo. En accordant le statut de réfugié, les personnes concernées auront naturellement des fiches à remplir, des informations à donner, etc. Les formulaires que ces personnes auront à remplir constitueront des preuves pour la France concernant les violations des droits de cette communauté au Togo », explique-t-il.

En tout cas, pour l’heure, le Togolais lambda ne voit qu’une seule chose : une opportunité pour débarquer en France en tant que réfugié.

 

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