Le Togo réaffirme sa position de médiateur africain pragmatique avec la visite officielle de trois jours entamée ce mardi 18 novembre par le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, à Moscou. Répondant à l’invitation du Président Vladimir Poutine, ce déplacement s’inscrit dans la continuité des consultations internationales menées par Lomé, loin de toute velléité d’alignement.
Dans un contexte mondial polarisé, la démarche togolaise est une démonstration éloquente de sa stratégie d’équilibre. Le Togo, sous l’impulsion de son chef d’État, s’affirme comme l’un des rares pays africains capable de dialoguer avec toutes les puissances, privilégiant l’intérêt africain sur les rivalités de blocs. Cette ligne diplomatique singulière, indépendante et résolument pragmatique, vise à garantir la stabilité et à cultiver des partenariats mutuellement bénéfiques.
Un tête-à-tête crucial entre les deux dirigeants est prévu au Kremlin mercredi. L’agenda est riche et multidimensionnel, couvrant des domaines clés comme la paix, la sécurité, l’économie, l’énergie et l’agriculture, y compris l’enjeu crucial de la sécurité alimentaire.
Sécurité régionale et partenariats économiques
Au-delà du renforcement des liens bilatéraux (déjà marqués par la signature d’accords en 2021), la visite revêt une dimension panafricaine. Faure Gnassingbé se fait le porteur d’une voix africaine cohérente, relai informel des attentes de plusieurs dirigeants du continent.
La sécurité au Sahel reste une priorité majeure des discussions. Le Togo considère la Russie comme un partenaire incontournable pour faire face à l’expansion de la menace terroriste transfrontalière. Sur le plan économique, Lomé cherche à sécuriser l’approvisionnement en intrants agricoles face à la hausse des coûts mondiaux, consolidant ainsi son ambition d’autonomie industrielle et agricole au bénéfice de l’Afrique de l’Ouest.
En cultivant cette diplomatie non alignée, le Togo confirme sa vocation de créateur de passerelles, déterminé à bâtir des partenariats utiles pour défendre ses priorités régionales et continentales.
