Les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont franchi une étape cruciale dans la recherche de solutions pour améliorer l’accessibilité et l’abordabilité des engrais. Lors d’une réunion tenue à Lomé, au Togo, dix-sept pays ont adopté la « Déclaration de Lomé sur les Engrais et la Santé des Sols ».
Cette déclaration a été approuvée en présence des présidents du Togo, du Niger et de la Guinée-Bissau, ainsi que d’une vingtaine de ministres. Les représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de la Banque mondiale étaient également présents.
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Eliminer progressivement les droits de douane et les taxes sur les engrais
L’objectif de cette déclaration est de tripler la consommation d’engrais d’ici à 2035 afin de doubler la productivité agricole dans la région. En Afrique de l’Ouest et au Sahel, les engrais sont désormais considérés comme des produits stratégiques qui doivent circuler librement sans entraves. Les États signataires se sont engagés à éliminer progressivement les droits de douane et les taxes sur les engrais, ainsi que sur les autres matières premières fertilisantes. Cette mesure contribuera à faciliter les importations et à réduire les coûts.
Parmi les mesures immédiates annoncées, il y a également un appel à davantage d’investissements dans les infrastructures portuaires, les installations de stockage et le transport. Les dix-sept États signataires de la Déclaration de Lomé encouragent la conclusion de partenariats publics-privés d’ici fin 2025 pour dynamiser le commerce des engrais entre les pays de la région.
Table ronde de haut niveau sur les engrais en Afrique de l'Ouest, les travaux ouverts ce 30 mai à Lomé. + 250 participants dont 22 ministres & des partenaires clés présents pour des solutions durables à la problématique des engrais et la santé des sols. #NourrissonsLesSols pic.twitter.com/aOcappNHLr
— ARAA-CEDEAO (@ARAA_CEDEAO) May 30, 2023
Soutien financier aux exploitants agricoles
Le président togolais, Faure Gnassingbé, hôte de la réunion, a souligné l’importance d’une vision communautaire et de l’organisation pour trouver les meilleures solutions. La feuille de route présentée lors de la réunion met l’accent sur la mobilisation politique, le renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles des acteurs régionaux. Le soutien et le développement de la production locale d’engrais et des usines ne sont pas en reste.
Les petits exploitants agricoles jouent un rôle central dans cette initiative. Plusieurs d’entre eux bénéficieront de subventions ou d’un soutien financier pour se procurer en urgence des engrais minéraux et organiques. Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest et du Sahel considèrent la santé des sols comme un pilier critique de la sécurité alimentaire.
Appui de la Banque mondiale
Cette déclaration historique est également soutenue par la Banque mondiale, qui a annoncé un engagement financier supplémentaire de 1,5 milliard de dollars dans le secteur agricole d’ici à 2024. Cette somme vient s’ajouter aux 4 milliards de dollars déjà engagés et en cours de mise en œuvre.
Les chefs d'État et ministres d'Afrique de l'Ouest ont affirmé ce 31.05.2023 leur engagement en faveur d'une accélération des investissements et des réformes pour rendre les engrais plus accessibles et plus abordables durant la table ronde de haut niveau organisée conjointement… pic.twitter.com/hTIfNPRv98
— Présidence Togolaise/Togolese Presidency (@PresidenceTg) May 31, 2023
Alors que la campagne pluviale et agricole commence, il est urgent de répondre aux besoins pressants de la région. Les mesures prises dans le cadre de cette déclaration contribueront non seulement à améliorer la sécurité alimentaire, mais aussi à créer des emplois à long terme.
L’Afrique de l’Ouest et du Sahel se positionnent ainsi sur la voie d’une agriculture plus durable et plus productive, offrant de nouvelles opportunités de développement pour la région.
Steven Wilson