Pendant que tout le monde passe et repasse sans se soucier trop de leur état de salubrité ou non, les balayeurs et balayeuses, eux, s’évertuent en permanence à les maintenir propre. Les routes, puisque c’est d’elles qu’il s’agit, sont le lieu de travail de ces braves femmes et hommes nettoyeurs, contre des rémunérations, et également, un ‘fonds de commerce’ pour des sous-traitants.
De lundi à dimanche, dans la nuit ou dans la journée, ces femmes sont sur les routes en train de la mettre au propre. Elles repartissent les quartiers de la ville en petites zones qu’elles nettoient de manière régulière.
Bravant les intempéries, elles accomplissent leur tâche au quotidien. Détermination, dévouement… sont, en effet, les qualités remarquées par une équipe de la rédaction de votre journal Togopost chez certaines de ces balayeuses de route abordées en train de travailler au carrefour communément appelé « 2 Lions » au (Nord-Est de la ville de Lomé).
Habillées en Gilet jaune, munies de balais, de brouette, elles étaient quatre dames (de la soixantaine) aperçues à environ 13 heures en train de dépouiller les routes de cette zone du sable et des déchets (plastique en majorité) qui les rendent sales.
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Le travail pénible…
Selon elles, c’est un travail pénible qu’elles font parce qu’elles ne trouvent pas mieux. L’essentiel, disent-elles, c’est de gagner de quoi joindre les deux bouts.
« C’est pénible ce travail, comme vous le voyez, il sonne 13 heures et plus, mais nous sommes sous le soleil en train de balayer la route. On n’a pas de temps réservé pour le faire. Nous, nous préférons travailler dans la journée que la nuit parce que nous sommes vieilles, on ne peut pas rester dans la nuit donc, il y a soleil ou pas, nous sommes là. Nous sommes habituellement un groupe de six (6) personnes, mais aujourd’hui nous sommes quatre (4) parce que deux sont indisponibles », nous a confié dame Solim, une des balayeuses abordées.
Pourquoi ne pas prendre une pause à midi pour reprendre plus tard ? À cette question, dame Adjo, une autre balayeuse répond : « Nous couvrons beaucoup de zones dans Agoe, et au niveau de 2 Lions par exemple, nous intervenons les mardis et les jeudis. Les autres jours, on ira ailleurs. Pour pouvoir tout faire dans le temps, on ne peut pas se permettre une pause. On peut s’arrêter quelques minutes, mais une vraie pause… ».
Nous sommes payées à 12 mille francs CFA…
Ces balayeuses de route travaillent en fait pour la Mairie Agoè-Nyivé 1, mais sont embauchées par une société tierce qui les met à la disposition de la Mairie.
« Nous sommes recrutées par une société pour la mairie. Notre patron vient contrôler notre travail régulièrement. Nous sommes payées 1500 F CFA par séance. Durant quatre semaines, ça nous fait 12 milles le mois. Et nous sommes payées par celui qui nous a recrutées », a fait comprendre dame Solim.
« On ne peut pas dire que le salaire est bon, mais au moins avec ça, nous avons le minimum pour manger et payer quelques friperies. Notre désir est que nos patrons revoient notre salaire. Mais pour le moment, c’est ce que nous faisons et c’est ce que nous gagnons », a exprimé Essi avec indignation, une autre dame du groupe rencontrée.
Leur travail est d’une grande importance pour la beauté de la ville, et même pour la santé des populations, cependant il n’est pas apprécié à sa juste valeur par le citoyen lambda. Pire, sur les routes, elles essuient parfois des insultes des usagers de la route. Certains usagers se permettent de les blesser.
Stan AZIATO