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Electrification à Mango : le village de Baoule au bord de l’implosion

A Baoule (village situé à environ 15 km au sud de la ville de Mango), le fossé se creuse dangereusement entre deux grands quartiers. D’une part, le quartier TCHANKA situé à 2 km un peu en retrait au nord-est de la Nationale N°1 où réside le chef actuel, Monsieur BEDI Kokou. D’autre part, le plus grand quartier appelé BAOULE-CENTRE qui s’étale des deux côtés de la Nationale N°1.

La pomme de discorde tourne autour de trois sujets. En effet au sein de cette population composée à 99% de l’ethnie Anufo (TCHOKOSSI) se posent les problèmes de  chefferie traditionnelle, de construction de l’USP (Unité de Soin Périphérique) et l’attribution du réseau d’électrification du canton par la CEET.

« Mon autorité est bafouée… »

La chefferie traditionnelle incarnée par Monsieur BEDI Kokou n’est pas, selon lui, respectée à sa juste valeur par ses sujets. La raison est toute simple. Ce dernier est contesté par le fait qu’il ne soit pas le successeur approuvé. Il avait accédé au trône après le décès du Chef, son défunt frère, sans respecté la voie légale, ni coutumière.

« Tout le monde avait peur. Je suis le plus âgé. Je ne pouvais pas laisser le village sans représentant. Et je suis aussi prince, donc en droit de représenter valablement le village. Mais quand je convoque une réunion, mes frères de BAOULE-CENTRE ne répondent pas. C’est le projet d’électrification du canton qui est venu enfoncer le clou de la division. En tant que premier représentant, j’ai sollicité, la CEET de joindre mon domaine au moment de l’extension de leur réseau. Mais à ma grande surprise, les poteaux destinés à l’extension jusqu’à mon domaine ont été déviés ailleurs. Dans la colère, mes fils s’en sont pris aux agents de la CEET. Ce que je regrette bien sûr. Mais il faut reconnaitre que ce n’est pas sérieux. Mon autorité est bafouée à Baoulé. La population de Baoulé-centre met tout en jeu pour m’arracher la chefferie qui me revient de droit. Je ne suis pas prêt à accepter cette humiliation », a confié Monsieur BEDI Kokou à Togopost.

Population ‘frustrée’ par le Chef et ses fils

Depuis le « détournement » des poteaux au profit de l’alimentation de BAOULE-CENTRE et au détriment du domaine du chef, les divisions internes se sont accentuées. Le chef « de fait » pense que son autorité a été piétinée. Les populations de BAOULE-CENTRE disent qu’il est égoïste et ne pense qu’à sa famille.

« Si les poteaux se sont arrêtés au niveau de BAOULE-CENTRE, où est le problème ? BAOULE-centre fait partie de sa juridiction ! S’il pense que ce village ne fait pas partie de sa juridiction, alors nous préférons notre indépendance ! Le chef devrait tout simplement attendre qu’une prochaine livraison de poteaux vienne tout simplement compléter le reste et atteindre son domicile. Mais, priver tout BAOULE d’électricité parce que les poteaux ne sont pas arrivés à son domicile, est irresponsable ! Ses fils ont donné l’ordre aux agents de la CEET de dégager les poteaux si l’extension n’atteint pas le domicile du chef ! Ce n’est pas sérieux !!! », a fustigé Monsieur DADY dit ‘’Petit Baoulé’’, grand producteur agricole résidant à BAOULE-CENTRE.

Et à Monsieur ATTAH Azouma, cultivateur dans le village de renchérir : « D’ailleurs, nous préférons avoir notre propre chef à BAOULE-CENTRE ! C’est mieux qu’on nous oblige à vivre ensemble alors que nous ne nous entendons pas. Et c’est toujours le chef et ses enfants qui créent des problèmes. Si le domaine du chef avait plus de population que Baoulé-centre, ce serait terrible ! Le chef et ses enfants nous ont toujours menacés d’incendier Baoulé-centre. Entre eux et nous, qui peut incendier l’autre ? Le plus tôt serait le mieux. Qu’on nous trouve un nouveau chef pour remplacer le chef actuel ou nous serons obligés d’arrêter toute collaboration et de nous trouver un chef à BAOULE-CENTRE. Les villages qui composent le village, entre autres, DILEKA, BONI, SILINGA, TCHANWORGOU, BOSSOUGOU, DOGOU, DJAGORI, ont tous leur chef et tout va bien. Et pourquoi pas nous ? Mais tout revient aux autorités de décider. Nous préférons vivre en paix. Nous ne voulons pas de violence ».

En tout cas, c’est un désordre total qui s’installe à BAOULE et l’on craint les conséquences de cette grande mésentente si la situation reste inchangée.

N’DJAMBARA Nassoma

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