Jeudi 14 décembre 2023, il reste 11 jours pour célébrer la fête de Noël (25 décembre). L’enthousiasme suscitée par cette célébration les années précédentes est bien loin de celle de l’année en cours à Lomé. Dans un contexte d’inflation générale, beaucoup éprouvent des difficultés à planifier les fêtes de fin d’année ou à préparer des cadeaux pour les enfants qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses.
En effet, cette année, à 11 jours, on ne sent pas venir les fêtes, c’est lent et dur ! Les clients se font rares dans les marchés et pour cause, « la vie chère », une raison qu’évoque bon nombre de personne. Nul n’est visiblement pas épargné. Dans tous les secteurs, ça rouspète. Dans les rues, ça bouge, ça va dans tous les sens, mais la situation reste dure dans les ménages.
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C’est dur partout !
« On passe de longues heures d’attente sans rien vendre », a fait remarquer une revendeuse, rencontrée au marché d’Agoè-Nyivé, déçue. Comme cette dame, bon nombre de commerçantes dénoncent l’ambiance « morose » qui précède cette fête. Le même constat est fait par M. Lucas, commerçant de vêtements au Grand Marché de Lomé. A l’en croire, ses articles sont de tendance. Toutefois, « ce n’est pas la grande affluence. L’année dernière, à cette même période, les voies du marché étaient obstruées, l’espace était noir de monde », a-t-il affirmé.
La galère des commerçants est tout aussi partagée par la population. « C’est tellement dur que jusqu’à ce jour, je n’ai pas encore acheté les jouets de mes enfants… », a fait remarquer M. Aboubakar, un commercial à TP3. Selon lui, pour éviter les grincements de dents à la maison, il est obligé de trouver « un cadeau de Noël » pour le plus jeune de ses enfants.
Contrairement à lui, un parent plus prévoyant a déjà fait les emplettes de ses enfants. « C’est une stratégie que j’ai adoptée pour éviter les périodes de vaches maigres pendant les périodes de célébration des fêtes de fin d’année. J’ai acheté les cadeaux des enfants, les vêtements depuis le mois de novembre dernier », a-t-il déclaré.
Il en est de même pour Gracia, une mère de famille qui s’y prend toujours à l’avance. Elle à dû revoir son budget à la baisse cette année. « Je planifie très tôt, souvent deux ou trois mois avant Noël. Mais j’ai essayé de réduire par rapport à d’habitude. Par exemple j’achète toujours des feux d’artifice pour les enfants, mais pas cette année, car je n’ai pas assez d’argent ».
De part et d’autre de cette allée de Assiganmé (Grand marché de Lomé), les étals et boutiques sont bien achalandées. Sous une chaleur suffocante, il est difficile de se frayer un chemin entre acheteurs et vendeurs ambulants.
Cette mère, nommée Carine, tient ses deux filles, à qui elle vient d’acheter des chaussures. « Une paire de baskets pour mon enfant, je l’achetais souvent à 8 000 F. Là, j’ai pris deux paires à 11 000 F chacune. C’est cher et ça bouleverse le programme », raconte-t-elle.
Didier, un père de famille se plaint de la cherté des articles. « J’ai acheté des jouets pour mon fils fils. Malheureusement, les jouets coûtent plus cher que lors des dernières fêtes. On ne comprend pas s’il y a de l’argent dans le pays ou pas », se lamente-t-il.
L’inflation touche tous les produits, témoigne Esso, un vendeur. « Ce ne sont pas seulement les jouets. La nourriture, les habits, les boissons… Tout coûte cher », affirme-t-il.
A côté de ce tableau timide, un autre groupe de la population semble pourtant tirer son épingle du jeu, dans cette période de fête. Les tresseuses et les coiffeuses. « Les clientes viennent de partout. En tout cas, quand j’arrive le matin, je refuse parfois du monde… A cette allure jusqu’au 24 décembre, je risque de faire double tarif… », a envisagé Mlle Alida. Assises sur des bancs de fortune, des clientes de la tresseuse attendent leur tour.
Steven Wilson