Protection de la terre : L’INC en phase décisive pour un traité mondial contre la pollution plastique

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Protection de la terre : L’INC en phase décisive pour un traité mondial contre la pollution plastique
Protection de la terre : L’INC en phase décisive pour un traité mondial contre la pollution plastique

Chaque année, plus de 430 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde, dont une grande partie finit dans l’environnement, contaminant les océans, les sols, l’air et les chaînes alimentaires. Face à cette crise planétaire, la communauté internationale a engagé, sous l’égide des Nations unies, un processus de négociation ambitieux pour aboutir à un traité mondial juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin.

Un processus en plusieurs étapes

Ce processus, lancé en mars 2022 à Nairobi lors de la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-5), a permis de mettre en place un Comité intergouvernemental de négociation (INC). Ce comité est chargé de rédiger le traité supposé être adopté en fin 2024.

Depuis, plusieurs sessions de négociation ont été organisées : INC-1 (Punta del Este, Uruguay, décembre 2022), INC-2 (Paris, mai-juin 2023), INC-3 (Nairobi, novembre 2023) et INC-4 (Ottawa, avril 2024). Le processus est entré dans sa phase décisive avec l’organisation de la cinquième et ultime session en deux parties : INC-5.1 en novembre 2024 à Busan (Corée du Sud) et INC-5.2 prévue en août 2025 à Genève (Suisse).

Que retenir de l’INC-5.1 à Busan ?

La première partie de cette dernière session, tenue du 25 au 29 novembre 2024 à Busan, a permis aux délégations gouvernementales et aux parties prenantes de poursuivre les discussions sur le projet de texte du traité. Les débats ont été intenses, reflétant les divergences persistantes entre les pays favorables à une réduction ambitieuse de la production de plastique à la source, et ceux qui défendent une approche centrée sur la gestion des déchets.

Parmi les points clés discutés :

  • Le champ d’application du traité : Les négociateurs ont débattu sur l’opportunité d’imposer des limites à la production de plastique vierge, au-delà du simple traitement en aval.
  • Les produits chimiques préoccupants : Des appels ont été lancés pour l’interdiction progressive des additifs toxiques et substances dangereuses utilisés dans les plastiques.
  • La responsabilité élargie des producteurs (REP) : Le principe selon lequel les entreprises doivent prendre en charge les coûts liés à la gestion des déchets plastiques a été soutenu par de nombreux pays et ONG.
  • Les mesures contraignantes ou volontaires : La question centrale reste de savoir si le futur traité comportera des obligations juridiques fortes et universelles, ou s’il laissera une flexibilité aux États par des plans d’action nationaux.

Des avancées, mais encore des obstacles

L’INC-5.1 a abouti à une version consolidée du projet de traité, qui servira de base pour les discussions finales à Genève. Toutefois, plusieurs éléments clés restent entre crochets, signe que les négociations n’ont pas encore trouvé de consensus sur des sujets cruciaux.

Les pays du groupe dit de la « Haute Ambition » (High Ambition Coalition), dont font partie le Rwanda, la Norvège, et l’Union européenne, plaident pour un traité fort, axé sur la réduction de la production de plastique. À l’inverse, des pays producteurs majeurs de pétrole et de plastique, comme les États-Unis, la Chine, ou l’Arabie saoudite, défendent une approche plus souple.

Les attentes pour la suite

La deuxième partie de l’INC-5 (INC-5.2), prévue du 5 au 14 août 2025 à Genève, sera décisive. Il s’agira d’adopter le texte final du traité, dans un contexte géopolitique tendu mais sous pression de l’opinion publique mondiale et des scientifiques, qui rappellent que le plastique menace non seulement l’environnement, mais aussi la santé humaine et la justice sociale.

Les pays africains, y compris le Togo, entendent faire entendre leur voix dans ce processus historique. Il en va de la préservation de nos écosystèmes, de la santé de nos communautés, et de notre droit à un environnement sain.

Par Les Amis de la Terre-Togo

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