On connait enfin l’origine de la grande quantité de riz avarié dont s’est emparée la population sur le dépotoir intermédiaire d’Agoè Hounkpè. Il s’agit de la Brasserie BB Lomé. Apres les réactions de part et d’autres, la société elle-même a fini par s’exprimer le jeudi 3 octobre 2024, à travers un communiqué, reconnaissant avoir déversé ce riz sur le dépotoir.
La situation soulève de graves préoccupations de santé publique, car ce riz impropre à la consommation emporté dans des foyers, serait même déja consommé. Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montre une foule en train de ramasser ce riz dans une décharge publique, une scène qui a choqué l’opinion publique.
Le riz avarié déjà dans les marmites ?
Alors que les autorités réagissent, des réactions ici et là sur la toile indiquent que certaines personnes auraient déjà consommé ce riz avarié avant même l’intervention des autorités compétentes. Cela n’étonne guère, vu la cherté de la vie, la pauvreté croissante et la difficulté pour bon nombre de ménages à joindre les deux bouts.
La ferveur avec laquelle la population a récupéré le riz et l’enthousiasme de ceux-ci en ramassant le riz avarié malgré que ce soit au sein des déchets sur un grand dépotoir en disent long.
La BB Lomé face à ses responsabilités
Dans son communiqué, la BB Lomé a évoqué un « incident » survenu lors de l’opération de destruction du riz :
« Ce riz, jugé impropre à nos procédés de fabrication industrielle, a fait l’objet d’une destruction contrôlée le 30 septembre 2024, sous la supervision d’un huissier de justice. Malheureusement, un incident lors de cette opération a permis à certaines personnes d’accéder à la décharge publique et de récupérer une partie du riz destiné à la destruction », explique la société.
Elle ajoute avoir « interrompu l’opération de destruction et initié une évaluation complète de la situation, en collaboration avec les services phytosanitaires et les autorités compétentes ».
Cependant, cette explication soulève plusieurs interrogations. Si les autorités étaient réellement impliquées dans le processus de destruction, pourquoi les ministres Rose Kayi Mivedor (Commerce et Consommation locale), Calixte Batossie Madjoulba (Sécurité et Protection civile), et Tchin Darre (Santé et Hygiène publique) ont-ils annoncé l’ouverture d’une enquête pour « identifier les responsables afin que ceux-ci répondent de leurs actes » ? Ce communiqué ne fait-il pas peser une part de responsabilité sur BB Lomé ?
Des zones d’ombre qui discréditent la BB Lomé
Plusieurs questions restent en suspens. Comment expliquer que du riz supposé avoir été détruit sous la supervision d’un huissier de justice soit resté intact sur le dépotoir, accessible à la population ? De plus, les dépotoirs intermédiaires sont-ils destinés à recevoir ce type de déchets industriels ou alimentaires ? Il est pourtant bien connu que ces sites sont conçus exclusivement pour les ordures ménagères, et non pour les produits avariés ou les déchets industriels.
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Autre point troublant : pourquoi la BB Lomé a-t-elle attendu plusieurs heures, après l’annonce de l’enquête gouvernementale, pour reconnaître sa responsabilité, alors que la vidéo circulait déjà sur les réseaux sociaux ? Cette lenteur de réaction laisse penser à une tentative de minimiser l’incident.
Une menace pour la santé publique
Ce manque de diligence de la part de BB Lomé met en danger la santé publique. Le riz avarié, qui pourrait déjà se trouver dans les marmites de certains foyers, représente un grand risque. Face à cette situation, la BB Lomé se doit de présenter des excuses publiques sincères, au lieu d’un simple communiqué jugé insuffisant par une partie de la population.
À l’heure actuelle, le sort du riz récupéré par la population reste incertain. Le gouvernement doit sévir…
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