La réécriture ou modification de la constitution à l’Assemblée nationale continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Si, pour certains juristes la démarche ne souffre d’aucune irrégularité, d’autres à l’instar du Professeur Wolou Komi, trouvent la démarche viciée, et même inopportune de la part des députés qui, selon lui, n’ont plus de légitimité. Il demande à Faure Gnassingbé de réagir.
En effet, un groupe de députés a fait enclencher une réécriture de la constitution (puisque c’est de ça qu’il s’agit selon les juristes). Au fond, on note un changement de régime. L’on veut passer du régime présidentiel au régime parlementaire avec le mandat présidentiel qui passera de 5 à 7 ans.
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Cette nouvelle loi fondamentale, va-t-elle être votée à l’assemblée ce jeudi 21 mars 2024 ? Selon les informations reçues par Togopost, la commission des lois a rendu le résultat de son étude hier mercredi. Les regards sont tous tournés vers l’Assemblée.
Prof Wolou invite Faure Gnassingbé à éviter le pire avec le changement de constitution en cours
Intervenant sur une radio locale ce jeudi 21 mars 2024, le Professeur titulaire en droit à l’Université de Lomé, pense que la démarche actuelle des députés à l’Assemblée pourra être source de Chaos pour tout le pays et donc, il invite simplement le président de la République Faure Gnassingbé à stopper les députés dans leur élan.
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« La démarche est inconstitutionnelle. Je sais que si le parti dont il (ndlr Faure Gnassingbé) est président ne vote pas, cette initiative peu importe d’où elle vienne, ne passera pas. Parce qu’il en a le pouvoir. Je connais la discipline des députés Unir, si le Chef de l’Etat leur dit NON, ils ne le feront pas. La démarche peut provoquer des troubles pour notre pays. Une goutte de sang supplémentaire qui serait versée n’aurait aucun sens. Lui, il peut arrêter tout cela. C’est pour cela, je lui demande humblement de faire arrêter ce processus », a déclaré le professeur Wolou.
Le processus en cours selon le professeur, n’est pas loin de susciter des manifestations dans le pays avec toutes ses conséquences, vu les réactions que cela crée chez les citoyens.
« Les députés savent qu’ils sont en train de créer des lendemains difficiles au peuple togolais. Ils savent que cela peut provoquer des mouvements. Et on sait ce qui se passe quand il y a des mouvements au Togo. Où allons-nous ? Jusqu’à quand ? », s’est inquiété Prof Wolou.
« Que le Chef de l’Etat se désolidarise de ce texte », conclu-t-il.
Stan AZIATO
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