On connaît depuis ce samedi le résultat de l’élection législative du 29 avril dernier. Une chose à retenir principalement, c’est le rafle de sièges du parti au pouvoir Union pour la République (UNIR), et le retour à l’Assemblée de l’opposition (toujours) jugée radicale et l’absence des députés l’opposition qualifiée de (buveurs de lait ou de députés nommés).
Selon en effet le résultat donné par la CENI samedi 04 Mai, UNIR remporte 108 sièges sur les 113 à l’Assemblée et l’opposition se partage 5 sièges. Soit 2 sièges pour ADDI de Aimée Gogué, 1 siège pour ANC de Jean Pierre Fabre, 1 siège pour la DMP de Brigitte Kafui Adjamagbo et 1 siège pour FDR de Me Dodji Apevon.
Le come black de l’opposition dite radicale
Jean Pierre Fabre, Me Apevon Dodji, Prof Aimé Gogué, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo, des figures de l’opposition dite radicale envers le régime siégeront à l’Assemblée aux côtés des 108 députés d’UNIR.
Mais il faut reconnaître que pour cette législative, l’opposition est ressortie avec un échec cuisant. Exemple de l’ANC qui récoltait près de 30 députés aux législatives, se retrouve avec 1 siège difficilement acquis dans le Golfe.
Et UNIR qui mordait la poussière dans des zones reconnues pro-opposition (Grand Lomé), s’en sort finalement avec bien avec 5 sièges. Une percée remarquable pour le pouvoir et un véritable échec pour l’opposition. Cette dernière doit donc se réinventer et repenser ses stratégies.
UNIR a-t-il désormais un vrai adversaire à l’Assemblée ?
On note qu’avec cette législative, les acteurs politiques jugés radicaux envers le régime font leur retour à l’Assemblée Nationale. Avec leur boycott de la législative de 2018, ils ont laissé la place à des acteurs qui se réclament du «centrisme» notamment le NET de Gerry Taama, le PDP de Innocent Kagbara, le MRC d’Abass Kaboua entre autres. Ces derniers avec leur concept de centrisme n’ont visiblement pas servi à grande chose en ce qui concerne l’amélioration de la vie (en général) du peuple togolais, bien qu’ils ont passé tout le temps de leur mandat à démontrer toute leur qualité en tant qu’opposants modernes qui font mieux que les opposants traditionnels.
La preuve, au sein de la population, ils sont toujours mal vus malgré tout le bien qu’ils vantent d’eux même. Et leur échec à l’actuelle législative en dit long. D’ailleurs à l’Assemblée, ils n’ont visiblement pas aidé le pouvoir à améliorer sa gestion du pays. Les cadres du régime l’ont mentionné d’ailleurs à mainte reprise.
On se rappelle de cette déclaration de Charme Condi Agba lors de l’anniversaire d’UNIR en 2022 à Atakpame :
« Nous n’avons rien devant. L’opposition a démissionné. On ne peut pas danser et s’apprécier à la fois et c’est le rôle de l’opposition de critiquer afin de permettre à ceux qui sont au pouvoir de corriger. C’est ce qui se fait dans tous les pays, une opposition constructive qui applaudit quand c’est bon et désapprouve dans le cas où c’est à améliorer », a-t-il déclaré faisant allusion aux partis comme le NET, PDP, UFC, MRC… qui se disaient de l’opposition mais qui n’apportaient «rien» de constructive.
Avec le retour des partis comme ADDI, ANC, FDR, DMP, est-ce donc à dire que le pouvoir à désormais une opposition devant lui? On ose croire que «OUI».
Mais reste à savoir si elle fera le poids devant la «Machine » UNIR, surtout avec la cinquième République qui bascule le Togo dans le régime parlementaire. D’ailleurs avec ce nouveau régime, on peut affirmer qu’UNIR peut se garantir le poste de Président de conseil et Président de la République, en tout cas pourvu que la nouvelle constitution soit promulguée.
Une chose est sûre, la vie politique du Togo prend une nouvelle tournure et les cartes sont redistribuées.
Stan AZIATO