[Dossier]VIH SIDA : la peur retarde les chiffres attendus

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[Dossier]VIH SIDA : la peur retarde les chiffres attendus
[Dossier]VIH SIDA : la peur retarde les chiffres attendus

Entretemps considéré comme la plus dangereuse et mortelle des maladies, le VIH SIDA est de plus en plus banalisé au Togo. Il n’est visiblement plus une fin en soi. Au sein de la société, on note un relâchement dans la prévention, encore moins la réalisation du test de dépistage. Beaucoup préfèrent ne pas connaitre leur statut sérologique pour disent-ils, mieux vivre psychologiquement.

En effet, selon le bilan du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) présenté en juin 2022, entre 2017 et 2021, le taux d’infection du VIH/Sida a baissé de plus de 50% au Togo. Le taux de prévalence en 2018 qui était de 2,2% est passé à 1,9% en 2021 précisément.

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Selon également les chiffres de l’année 2022, on dénombre 86 896 personnes vivant avec le VIH SIDA (PVVIH) au Togo. A ce jour, 73 000 ont pu supprimer leur charge virale tandis que 86 000 personnes ne sont pas encore arrivées à ce niveau.

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Les habitudes changent…

Le progrès réalisé en matière de réduction de nouvelles infections et des décès liés au VIH, est le fruit des efforts consentis par les autorités togolaises selon le Coordonnateur national du CNLS, Vincent Pitché. « Les chiffres montrent que les interventions de prévention ont permis d’éviter de nouvelles infections chez les jeunes », a-t-il affirmé.

Être atteint du VIH SIDA n’est plus une fatalité de nos jours. D’ailleurs, les signes qui auparavant favorisaient la marginalisation des personnes atteintes du SIDA ou les signes qui nourrissaient les soupçons du SIDA sur des individus notamment l’amaigrissement chronique, ne sont plus d’actualité. Et la peur de la maladie est de plus en plus dissipée. Ce qui d’après Mme Hortense, chargée de prise en charge des PVVIH dans un Centre Médico-Social (CMS) à Lomé, poussent bon nombre de personnes à désormais faire le test de dépistage de manière libre et volontaire.

« Avant, c’était compliqué d’amener les gens à faire le test. Les convaincre était vraiment difficile. Mais depuis quelques années, on constate un changement au sein de la société. Des gens acceptent volontiers de faire le test. Il y en a qui par eux décident et viennent vers nous pour connaitre leur état sérologique afin de savoir comment mener la vie », confie Mme Hortense (nom prêté).

Enfants victimes du VIH/Sida
Enfants victimes du VIH/Sida

Pour elle, ce changement de comportement est dû au fait que les PVVIH ne manifestent plus de signes visibles de la maladie.

« De nos jours, il est devenu très compliqué ou presque impossible de détecter, à vue d’œil, quelqu’un qui est porteur du Virus. Parce que les produits Anti rétro virale (ARV) qu’ils consomment font de telle sorte que les virus s’affaiblissent totalement et à un moment donné, quittent le corps du porteur pour se réfugier dans ses os. Dans ce cas, on peut voir un porteur mais sans savoir qu’il a le virus. Avant, les gens avaient peur qu’on les marginalise, qu’on les indexe et donc ils préfèrent ne même pas faire le test. Or, il est mieux de connaitre à temps son statut pour prendre des précautions. Plus on a le virus sans rien faire, plus on se met en grand danger. Aujourd’hui, le fait que les porteurs ne manifestent plus de signes, encourage les gens à faire de manière volontaire le test. Mais il y a encore des réticences », a-t-elle expliqué.

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La peur du VIH SIDA n’est pas totalement dissipée

Malgré les efforts des gouvernants et des institutions dédiées, et le progrès observé en matière de contamination, se faire dépister à temps afin de bénéficier d’une prise en charge adéquate, n’est toujours pas encré dans les habitudes des populations. La réticence persiste chez certaines personnes à l’instar de Monsieur Tino (nom prêté), Styliste à Lomé qui se dit ne pas être prêt pour faire le test du SIDA.

« Faire le test du VIH SIDA, c’est une bonne chose en soi pour notre santé et celle des autres. Mais il faut avouer que l’angoisse liée au dépistage nous paralyse très souvent. Et si une situation conséquente ne vient pas nous y obliger, j’avoue que c’est difficile de le faire librement ou instinctivement. Vaut mieux ne pas chercher ce qu’on ne veut pas trouver », nous a-t-il confié.

Position partagée par Monsieur Evrad (nom prêté), Enseignant dans un lycée à Atakpamé. A la question, « Êtes-vous prêt à faire librement le test de VIH SIDA ? », ce dernier répond : « Non. Bien que le Sida soit une réalité, les tests en Afrique ne sont pas fiables. Le test, je ne le ferai que si je n’ai pas le choix. Et je ne me fierai pas forcement au premier résultat. Par exemple, avant de me marier, ou pour un travail ».

L’objectif du Togo, rappelons-le, est de mettre fin au Sida comme problème de santé publique à l’horizon 2030. Le chemin est encore long surtout qu’on constate de plus en plus assez de contaminations chez la minorité sexuelle (LGBTQ+).

Stan AZIATO

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