En Afrique, les constitutions ne tiennent pas compte des réalités du continent. C’est ce qu’on retient d’une conférence animée lundi 18 mars 2024 à Lomé. Organisée par le centre de recherche et de géopolitique internationale – Firmin Teko-Agbo (CRGI-FTA), il était question d’avoir une diversité d’opinion sur le thème : « Prévention des conflits en Afrique : de la nécessité d’adapter nos constitutions à nos réalités ».
La conférence a été animée par Dr Ekoe-Folly Gada, Enseignants Chercheur à l’UL et Dr Alaba Mazamaesso. En Afrique, en effet, les pays et communautés sont minés par des conflits et des problèmes dont les solutions ne sont pas circonscrites dans les lois fondamentales des pays.
Au Togo, un projet de révision constitutionnelle à l’Assemblée nationale alimente le débat depuis des jours. Pour les pénalistes, changer de constitution, OUI, mais cela doit tenir compte des réalités du pays.
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Pourquoi il faut réadapter les constitutions aux réalités
À en croire justement Dr Gada, les constitutions ne sont pas faites en Afrique pour éviter ou régler les conflits, mais pour maintenir l’ordre. Et donc, s’il doit avoir de changement de constitution, il faut que cela tienne compte vraiment des réalités du continent.
« C’est vrai que la constitution actuelle ne prend pas en compte tous les paramètres de la vie togolaise et du citoyen au quotidien. Si jamais il faut envisager une constitution, il faudra vraiment prendre les aspirations profondes du peuple togolais pour que demain, si j’ai affaire à la justice, il ne faudrait pas que comme moi, je n’ai personne et que celui qui m’a créer du tort, a des relations assez terribles, puisse gagner le procès avant qu’il n’ait lieu » a déclaré Dr Alaba, faisant donc allusion au cas Togolais.
Pour lui, la constitution doit véritablement aider à résoudre les injustices sociales et inégalités dans les communautés.
« Si je suis dans une campagne, est ce que je dois faire des courbettes avant d’avoir de l’eau potable, NON ! Au Niveau de l’Éducation, actuellement, il y a la pression sur les dirigeants qu’il faut adopter l’élan LGBT avant d’avoir de financements, est ce que ça, on doit l’accepter parce qu’on a besoin de financement ? » se demande le Dr Alaba Mazamaesso.
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Se basant aussi sur le cas togolais, Dr Ekoe-Folly Gada, a affirmé qu’on doit arrimer les constitutions aux réalités des différents pays africains.
« On peut carrément créer un chapitre à part dans la constitution, consacré aux valeurs africaines, dans le cadre de la médiation, de la prévention, de la régulation des conflits », indique Dr Gada. Puis que, dit-il, l’Afrique exporte aujourd’hui, sa capacité à résoudre les problèmes sans passer par les armes (faisant donc allusion aux conflits réglés par voies diplomatiques en Afrique de l’Ouest par le Togo), il propose de consolider ces acquis à travers « la constitution dans les juridictions domestiques ».
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Aussi, recommande, la multiplication du système de juge de la paix dans les communes. Ce qui permettra aux populations d’avoir accès à un premier niveau de juridiction judiciaire avant le commissariat, ou encore avant le procureur.
Parlant donc de la révision constitutionnelle en étude au niveau de la commission des lois à l’Assemblée, Dr Ekoe-Folly Gada, dit ne croit pas trop à son aboutissement.
Stan AZIATO