« Comment le régime arrive-t-il à garder toujours le pouvoir au Togo ? ». La question fait objet d’une réflexion entre Jean Kissi, ancien secrétaire du CAR, Ouro-Akpo Tchagnaou, ancien député de l’ANC, et Ouro-Tipka Tchatchikpi, ex membre du PNP. Les trois (03) leaders politiques, dans une tribune, appellent l’opposition non seulement à faire un examen de conscience, mais aussi à se doter d’un laboratoire politique.
« DE LA RESPONSABILITÉ POLITIQUE ou de la nécessité pour l’opposition de s’unir pour sauver le Togo », c’est le titre de la tribune signée par les trois acteurs politiques. Le trio entend par là, amener toute l’opposition à faire son autocritique, à se remettre en cause et à trouver de vraies solutions afin d’envisager les solutions idoines pour, disent-ils, « prendre le pouvoir au régime en place ».
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L’opposition appelée à faire un bloc
« …Nous, de l’opposition, devons faire notre examen de conscience suivi d’acte de contritions internes, enterrer tous nos égos surdimensionnés au vestiaire et nous retrouver dans un seul bloc démocratique pour sauver ce pays. Oui, c’est un combat bloc contre bloc, le bloc démocratique contre le bloc conservateur, le Bloc de l’Unité Togolaise contre le Bloc monarchique et clanique. Il y a un minimum qui nous unit de manière inaliénable et que nous devons obtenir ensemble, car il s’agit ni plus ni moins que de nos droits », appellent les trois acteurs.
« Ce dont nous avons besoin dans l’opposition, ce n’est pas la division, mais la formation de bloc. Il faut que tous les fils d’Ablodé se réunissent. Si on veut que Faure Gnassingbé n’ait aucun espoir demain, il faut commencer par gagner les élections législatives en allant aux élections en bloc », a insisté Jean Kissi dans une émission co-animée avec Ouro-Tikpa sur une radio locale ce lundi 24 juillet.
Les trois acteurs restent convaincus que les querelles entre partis ou entre leaders n’avantagent en rien leur lutte pour la quête du pouvoir, et donc invitent les autres leaders à faire preuve d’humilité, pour aller vers ce bloc.
« N’importe quel combat qu’on veut mener contre le régime, doit être fait en bloc. Si c’est à l’état actuel des choses, il faut oublier. Même pour les élections prochaines, l’opposition doit aller en bloc », renchérit Ouro-Tikpa Tchatchikpi.
Un laboratoire politique de l’opposition en vue
Selon eux, l’opposition a eu l’occasion d’avoir le pouvoir, mais n’est jamais parvenue à le détenir. Ceci, disent-ils, par manque de vision, de plan bien établi par les acteurs politiques de l’opposition.
« Les deux grands retournements de situation que notre pays a connus, notamment le soulèvement du 05 octobre 1990 conduit par le FAR et le COD ainsi que le mouvement du 19 août 2017 déclenché par le PNP avec un message qui eut dans le pays et au sein de la diaspora, un écho qui a rallié tous les principaux partis d’opposition en la création de la C14, tous deux (2) conduisant partout à des mobilisations de Togolais en de gigantesques marches suffisaient pour réaliser l’alternance et le changement si l’opposition n’avait pas été atteinte par le syndrome du « descends, que je monte afin que ce soit mon nom que porte la victoire » ! », lit-on dans la tribune.
Ainsi, selon ces trois acteurs politiques, pour parvenir à changer le régime qui, disent-ils, régente le pays depuis des années, il est capital de mettre en place un laboratoire pour l’opposition.
« Le régime a un laboratoire qui fonctionne 24 h /24 », a affirmé Ouro-Tikpa qui souhaite que l’opposition aussi dans un bloc, travaille à avoir un laboratoire à même de réfléchir en vue d’avoir le pouvoir afin de « sauver le Togo » de ses maux.
Pour certains analystes politiques, cette idée d’un laboratoire pour l’opposition est bien « géniale », mais le gros défi serait sa concrétisation. Car elle partira surtout de l’union de tous les partis politiques, en l’occurrence les ténors. Chose qui peine à voir le jour au Togo, depuis des années.
Stan AZIATO